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Pensées de blonde
2 juin 2009

Un mois déjà, ce blog a été abandonné, je vois

Un mois déjà, ce blog a été abandonné, je vois les herbes hautes envahir mon jardin d'idées. (je m'auto- félicite de ma petite métaphore filée).
Nous voilà donc en juin, dernières semaines et derniers jours de l'erasmus,  fort triste constat. Soyons prétentieux, soyons poètes:
Hier, perchée sur un balcon, à la tombée de la nuit, de mes lointains souvenirs m'est revenu en tête un texte qui m'avait frappée, par le désespoir qui s'en dégageait. Non pas que je sois désespérée, au contraire, mais qui semble relativiser ma légère tristesse à l'idée que cette année prenne fin.
Donc, voilà, Spleen de Beau de l'air. (c'est la première et dernière fois que je balance un poème, parce que je trouve ça chiant au possible, mais celui là c'est permis!!)

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
II nous verse un jour noir plus triste que les nuits;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

Je l'ai lu pour la première fois en cours, au lycée, alors que ma prof du moment détaillait pourquoi "la Charogne" pouvait s'interpréter comme un amour cosmique entre la bête en décomposition et l'univers. (Je cite tel quel, je n'ai absolument rien modifié).

Je pensais jusque là que les mots ne pouvaient jamais décrire totalement la complexité d'un sentiment. Mais ce Spleen, là...c'est le mal être, le désespoir, si bien décrit, il ne manque rien. Bizarrement, je ne trouve même pas que ce poème soit déprimant. Peut être parce  qu'il décrit un extrême qui m'est inconnu. M'enfin, je trouve ça très beau quand même.

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